Missiva de Herbert Pagani aos presidentes planetários

Ni Marx, ni Jésus (Herbert Pagani, Album Mégalopolis, 1972)

Regarde-nous, Mégalopolis,
Nous sommes tes enfants, nous sommes une armée
Armés jusques aux dents d'amour et de tendresse
De rage et de sagesse, de force et de beauté
Vous avez beau tenir en main nos forteresses
Ce sont des poudrières, nos universités !
Y'a quelque chos' de pourri au royaume de Culture
Présidents planétair's votre rêve est fini
Vous vouliez vous forger des soldats sur mesure
Vous avez dans vos murs des milliers d'ennemis...
Des milliers de vingt ans et de tous les pays
Ont compris que le monde a perdu la boussole
Et ce cri stéréo fait le tour des écoles
C'est la mort du système ou la mort de la vie !
Facultés et campus ne sont plus que des camps
Éclairés jour et nuit, sillonnés de patrouilles
On surveille les profs, et les jeunes, on les fouille
Le pouvoir a la trouill' chaque fois qu'il entend :
Pas besoin de Marx ou de Jésus
Pour changer le ciel de notre Histoire :
Contre la violence du pouvoir
Rendez-vous des forces dans la rue !
Notre terre est pourrie car il pleut du pétrole
Même l'air qu'on respir' nous est taxé
Présidents planétair's, ces petites bricoles
Je vous donn' ma parol', vous allez les payer !
Babylone est tombée, puis l'Egypte, et puis Rome
Votre compte à rebours est commencé
Les systèmes s'effondrent et survivent les hommes
On vous aide à mourir, et vous protestez !
C'est à coups de matraqu' qu'on écrase les cris
C'est au gaz lacrymo qu'on éteint la colère
Faites bien attention, Présidents planétaires,
Ces derniers soubresauts, c'est déjà l'agonie !
Tous ces innocents que l'on déchire
Tous ces disparus, ces torturés,
Ça nous faìt des listes de martyrs
Pour notre futur calendrier !
Le combat, le combat, Mégalopolis
Est la seul' solution qui nous est donnée
Nous serons des milliers contre la police
Nous serons des millions contre les armées !
le bonheur, c'est un droit, pas une utopie
Et l'amour, notre loi, notre seule patrie,
C'est au nom de la joie que l'on marche et crie
Qu'on n'a pas besoin de Marx ou de Jésus
Pour changer le ciel de notre Histoire :
Contre la violence du pouvoir
Nous avons les forces de la rue !
Tous ces innocents que l'on déchire
Tous ces disparus, ces torturés,
Ça nous faìt des listes de martyrs
Pour notre futur calendrier !
Pas besoin de Marx ou de Jésus
Pour changer le ciel de notre Histoire :
Contre la violence du pouvoir
Nous avons les forces de la rue !

Herbert Pagani